Mon amie Mélissa n’a rien d’une bibliothécaire telle que vous l’imaginez : utilisatrice avertie de Samsung, ultra-connectée et community manager par nécessité elle nous livre son quotidien de Bibliothécaire Web 3.0.

1/ Laparenthesedigitale : Bonjour Melissa, vous êtes actuellement bibliothécaire-documentaliste à l’Infothèque de la Haute école de gestion de Genève est-ce que vous pourriez nous dire en quoi consiste votre travail ?

Mélissa

Bonjour Michaelle, en effet je suis bibliothécaire-documentaliste à l’Infothèque de la Haute école de gestion. En réalité mon vrai titre est « Spécialiste en information documentaire » (abrégé : spécialiste I+D). C’est un grand et long titre pour désigner une multitude de fonctions différentes qui sont toutes liées à une seule chose : la gestion de l’information. Je gère tout type d’information qu’elle soit numérique ou papier. Ma mission est de mettre à disposition des membres de la HEG, de la documentation pertinente et fiable dans les domaines suivants : économie, informatique et information documentaire. L’équipe de l’Infothèque gère énormément de documentation digitale, accessible uniquement via des outils web complexes que nous mettons nous-même en place ou qui nous sont fournis. Finalement, les spécialistes I + D deviennent des médiateurs. On met à disposition de la documentation et des outils mais on apprend également à nos usagers à les utiliser/exploiter.

Actuellement, je suis en charge de la coordination d’Infonet economy, un portail en économie Suisse contenant les sites web des acteurs les plus importants du domaine. Ce portail collecte également toutes les publications des chercheurs des institutions Suisse en économie. Je suis également responsable des formations de l’Infothèque. Avec mon équipe je donne de nombreuses formations aux étudiants de la HEG pour leur apprendre à rechercher de l’information scientifique en utilisant les ressources électroniques de l’Infothèque. Ces ressources électroniques permettent d’obtenir des statistiques suisses ou étrangères, des données financières, des livres numériques, des articles scientifiques ou de la presse non accessible via les moteurs de recherche car il s’agit d’information payante et non indexée par ces derniers. Nous souhaitons mettre en place pour la rentrée d’automne 2015, une formation elearning. Je suis également responsable des revues (journaux, magazines) papier et électroniques. Et pour finir, je collabore également à la mise en place d’une archive institutionnelle pour le domaine « Economie et services » de la HES-SO. Il s’agit d’une base de données interrogeable via une interface de recherche qui contiendra les publications scientifiques et professionnelles de tous les chercheurs du domaine. Mon rôle sera d’archiver l’ensemble des publications des chercheurs de la Suisse romande dans le domaine « Economie et Services ». Cet archivage est essentiel pour les chercheurs, car c’est en fonction de la qualité de leur publication que le budget pour les projets de recherche se planifie.

2/ laparenthesedigitale : Comment s’opère la transformation digitale dans le monde des bibliothécaires ? Quelles sont les initiatives qui sont prises pour faire évoluer votre métier avec les nouvelles technologies ?

Mélissa

La force des bibliothèques, c’est qu’elles arrivent toujours à s’adapter et à évoluer dans leur temps. D’ailleurs, le métier de bibliothécaire existe depuis des millénaires, ce n’est pas sans raison !

Il y a 30 ans en arrière, nous avions des fiches papiers pour retrouver les documents dans les collections. Dès que le web a fait son apparition, les bibliothèques ont pris rapidement le risque de s’informatiser en supprimant les fiches papier puis en les remplaçants par des fiches « électroniques ». Les bibliothécaires disposent maintenant de catalogues en ligne pour retrouver les documents dans ses collections et disposent de multiples outils de recherche en ligne.

A l’heure actuelle, les nouvelles technologies permettent surtout de renforcer notre communication. Nous postons régulièrement sur la page Facebook de la HEG. Sur les pages web de l’Infothèque, nous publions 2 fois à 3 fois par semaine des news sur des nouveaux livres, des nouveaux dvd, des nouveaux outils de recherche par exemple. Nous expliquons aussi régulièrement des astuces de recherche. Il est possible de s’abonner à notre flux RSS pour suivre nos actualités. Nous avons également collaboré avec le service communication de la HEG, pour créer un modèle de newsletter spécial Infothèque. Nous enverrons cette newsletter 2 à 3 fois par année par email aux membres de la HEG qui mettra en valeur nos différents services ainsi que nos collections papiers et numériques.

3/ laparenthesedigitale : Quels sont les outils avec lesquels vous travaillez ? Ex Drupal…et pourquoi ?

Mélissa

Quotidiennement, j’utilise un SIGB, un Système Intégré de Gestion de Bibliothèque, Virtua, qui permet de cataloguer tous les nouveaux documents qu’on commande. Le catalogage consiste à introduire dans notre base de données une description de chaque nouveau document qu’on dispose. Grâce à cela, l’usager peut rechercher en ligne le document et ainsi le localiser dans la bibliothèque grâce à la cote (no de référence) du livre. Ce système permet également de gérer la location d’ouvrages mais aussi d’autres fonctionnalités permettant à gérer la sortie des publications en série (magazine, revues scientifiques).

J’utilise le content management system Drupal pour les mises à jour de nos pages web. Nous avons une 50aine de pages web à mettre à jour régulièrement. Nous créons nos actualités (news) via ce CMS également.

Pour les posts sur Facebook, nous avons accès à la page de la HEG. Nous avons créé notre propre page pour tester le visuel des contenus qu’on souhaite ajouter sur la page officielle.

Pour la gestion des revues électroniques, nous avons un outil fourni par notre fournisseur EBSCO qui se nomme AtoZ. Concernant les statistiques d’utilisation, nous avons des fichiers Excels.

Pour les formations, nous utilisons un learning management system (LMS) appelé Moodle. Nous continuerons à l’utiliser pour le nouveau projet d’e-learning. Pour ce projet, nous utiliserons le logicel Camtasia et d’autres outils pour produire des vidéos.

Pour toutes les tâches que nous faisons, nous élaborons des procédures-mémento sur MS-Word.

4/laparenthesedigitale : Quels conseils donneriez-vous à un/e jeune souhaitant devenir la/le futur bibliothécaire 3.0 ? Être un as des nouvelles technologies ou de la littérature en Management d’entreprise?

Mélissa

Pour devenir un(e) bon(ne) bibliothécaire 3.0, je dirai qu’il faut à l’heure actuelle être familiarisé avec les outils web tout en sachant communiquer et écrire pour le web pour ainsi garder et développer cette relation de proximité avec son public-cible. Être un spécialiste d’un domaine est bien sûr un plus à ne pas négliger car nous constituons des collections et si nous ne connaissons pas bien notre domaine de spécialisation, nous pouvons être parfois embêtés.

5/ laparenthesedigitale : C’est quoi pour vous la bibliothécaire de demain ?

Mélissa

« Le bibliothécaire de demain sera une personne très curieuse, qui sollicitera son public de manière innovante en sortant des sentiers battus. Il poussera la médiation à ses limites et ancrera son rôle dans la société. Par conséquent, il se formera en permanence afin d’être toujours à jour et de toujours fournir le meilleur service pour ses usagers »

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