1/ Bonjour Axel, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Axel : Bonjour Michaelle, alors j’ai 24 ans, je suis diplômé depuis un peu plus d’un an dans le domaine du marketing des services. A l’issue de mes études je suis parti travailler à Québec au sein de l’agence 04h11, spécialisée en visualisation de données. Et depuis quelques semaines je suis de retour en France où je cherche du travail. Auparavant j’ai enchaîné différentes expériences en agences entre La Rochelle et Paris. Mes différents responsables en entreprise ont dit de moi que j’étais quelqu’un de polyvalent et c’est peut-être ce qui me caractériserait, du moins dans le travail.
2 / Tu viens de créer une mini-campagne à toi tout seul en interpellant Twitter à t’aider à trouver du travail avec l’accroche : Twitter, veux-tu m’aider à trouver du travail ? Allez, dis oui ! D’où t’es venue l’idée de faire ta promotion via les réseaux sociaux pour faire venir les recruteurs à toi ?
Axel : Je suis actif sur Twitter depuis 2009, c’est un réseau social que j’apprécie parce qu’il me permet à la fois d’être le premier informé quand il se passe quelque chose dans le monde, de débattre et même de faire de l’humour. Si on cherche quelque chose, on est sûr de le trouver sur Twitter. Alors pourquoi pas du travail ?
Twitter offre une visibilité que n’offre aucun autre canal « gratuit ». Mon tweet publié hier a été affiché plus de 26.000 fois. 230 personnes ont consulté mon cv. Il n’y a que Twitter qui permette cela ! Et puis il y a le collectif i4emploi, qui fait en sorte d’accentuer la visibilité des personnes qui comme moi, recherchent du travail grâce à ce réseau. C’est une belle initiative et je les en remercie.
3/ Aujourd’hui pour les jeunes de ta génération tu penses que c’est indispensable de postuler via les réseaux sociaux ?
Axel : Indispensable, je ne pense pas. J’ai beaucoup de connaissances qui ont trouvé du travail de manière tout à fait traditionnelle, pour ne pas dire « à l’ancienne » ! Ce qui est sûr, c’est que l’on parle souvent de « faire marcher son réseau » pour trouver du travail. Les réseaux sociaux font désormais partie des outils qui permettent cela. Il est possible de faire savoir que l’on cherche du travail et éventuellement d’être mis en relation avec la bonne personne.
Je n’en fais pas la base de mes démarches, mais force est de constater que me concernant, les contacts les plus avancés proviennent de Twitter. J’ai des exemples d’entretiens que je n’aurais jamais obtenus si je n’avais pas été actif sur ce réseau social. J’ai d’ailleurs trouvé mon stage de fin d’étude sur Paris grâce à un tweet, qui a débouché sur un contact téléphonique, pour finir par un entretien concluant et une excellente expérience professionnelle.
4 / En tout cas force est de constater que tu as déclenché un sacré buzz : 162 RT et 45 likes ! Ce qui inévitablement m’amène à te poser la question : as-tu déjà reçu des propositions d’interviews ?
Axel : Depuis la publication de ce tweet, j’ai eu différents contacts. J’ai reçu notamment des mails d’agences de recrutements qui m’ont fait parvenir des annonces. J’ai même été appelé par une créatrice de start-up qui souhaitait demander un financement pour un poste correspondant à mon profil et savoir si cela pouvait m’intéresser. On m’a même appelé pour me parler d’une opportunité en Grèce, sur Athènes. J’attends des précisions !
5/ Que trouves-tu difficile aujourd’hui pour trouver un emploi ?
Axel : Aujourd’hui, nous avons accès à toutes les offres disponibles sur le net, de nombreux sites créent automatiquement des listes d’annonces correspondant parfaitement à son profil. Mais je ne me fais pas d’illusions, nous sommes très nombreux à postuler à ces annonces et de très nombreux recrutements ne passent par le système d’annonces classiques. La principale difficulté en tant que jeune diplômé, c’est le manque d’expérience. Pour ma part, j’ai effectué quatre stages au cours de mon cursus universitaire. Après cela, je suis parti travailler à Québec. Et pourtant, cela ne semble jamais être assez. Je pense notamment à un poste au sein d’une agence nantaise qui me plaisait particulièrement. Ma candidature retenue, j’avais passé des tests, puis un entretien, la personne en charge du recrutement avait même contacté mes précédents responsables en entreprises pour en savoir plus, tous avaient été élogieux me concernant. Le ressenti était excellent. Et finalement, j’ai reçu un message me faisant savoir que :
« Malheureusement, ils étaient partis sur un profil avec une expérience signifiante dans une grosse agence ». C’est le chat qui se mord la queue, pour avoir un job, il faut de l’expérience et pour avoir de l’expérience…
6/ Que recherches-tu comme poste ? C’est quoi qui te fait vibrer dans ton job ?
Axel : Toutes mes expériences ont été en agences, sur de la charge de projet. C’est donc ce type de poste que je recherche. Ce que j’apprécie particulièrement, c’est suivre un projet de bout en bout. Voir ses recommandations être prises en compte, prendre forme, jusqu’à ce que le projet soit livré au client. J’ai par ailleurs travaillé sur un mémoire portant sur les communautés de marques en ligne et l’impact sur l’engagement et la fidélisation. C’est un sujet qui m’intéresse particulièrement. Avoir un poste qui associe la gestion de projets et le management de communautés serait l’idéal. Et si cela pouvait être dans le domaine du tourisme, du sport ou de la musique. Mais j’en demande peut-être un peu trop.
7/ Ton site internet axel.pillaud.com pourrait faire pâlir plus d’une agence…c’est toi qui a réalisé ton site ? Avec quelle technologie ? Là encore avoir une visibilité en ligne pour ta génération c’est crucial ?
Axel : Mon site internet, je l’ai fait moi-même grâce au CMS WordPress. Je n’ai pas de formation ni de compétences particulières pour réaliser des sites web. Pour être tout à fait honnête, j’ai plutôt l’habitude d’être celui qui dit « le site doit être construit comme ça, avec telles fonctionnalités et tel contenu ».
Mais sur internet, on peut tout apprendre, à commencer par le fait de créer et héberger un WordPress. Concernant la visibilité en ligne, je ne pense pas que cela soit propre à ma génération mais plutôt propre au secteur d’activité. Encore une fois, si je regarde dans mon entourage proche, les seuls qui possèdent un site web personnel sont ceux qui ont vocation à travailler en agence, dans le web, dans le design…
Preuve en est, si vous postulez pour travailler dans une banque, l’adresse de votre site internet ne vous sera jamais demandé. Alors que si vous postulez pour travailler en agence, il y a des chances que l’on vous demande l’URL de votre site internet personnel.
8/ Tu fais partie de la « génération tutos » quels sont les sites que tu recommanderais à tes pairs pour se former ?
Axel : Pour la formation, je suis des cours en ligne sur le site Open Classroom. Cela permet à la fois de consolider certaines compétences et d’en développer d’autres, tout en ayant la possibilité d’obtenir un certificat de réussite. On peut ainsi ajouter une mention concernant ce cours sur son CV ou du moins sur son profil Linkedin. Mais il est vrai que j’ai plutôt tendance à faire une recherche sur google ou youtube pour chercher directement ce que je souhaite faire. Par exemple, j’ai eu l’occasion de rechercher « comment animer un dessin sur photoshop ». Je ne dirai pas que la source importe peu, mais je vais là où l’on m’apporte la réponse la plus claire !
9/ Est-ce que finalement ta génération n’aspire pas secrètement à devenir une bloggeuse ultra bien-payée ou un YouTubeur comme Pew Die Pie ?
Je n’avais jamais vu les choses comme ça, mais maintenant que tu me demandes… Pourquoi pas donner des conseils beautés ! Non, sérieusement, je ne pense pas. Personnellement, l’idée de devenir youtuber ne m’a jamais vraiment traversé l’esprit. Je me suis pourtant intéressé très tôt au phénomène des youtubers français, à l’époque sans penser que ces ados comme moi allaient devenir les méga-star des internets.
Par contre, être rémunéré pour partir en voyage et écrire des articles de blog, oui, je pense que ça pourrait intéresser de nombreuses personnes de ma génération.
10/ Un message à faire passer ? Un coup de gueule ? Un mot ?
Et bien si j’avais un message à faire passer à ma génération et aux suivantes, c’est de bouger, d’aller voir ailleurs, se confronter à d’autres cultures, rencontrer de nouvelles personnes. Que ce soit dans le cadre d’Erasmus en Europe pendant les études ou avec un autre programme.
Il y a toujours des opportunités, il suffit de se renseigner sur internet ou sur des salons concernant la mobilité internationale. C’est ce que j’ai fait à la fin de mes études en rejoignant le Québec. Je souhaite à tout un chacun de pouvoir vivre cela avant d’entrer définitivement sur le marché du travail.
Pour le contacter c’est par ici :