1/ Peux-tu te présenter en quelques mots et indiquer ton rôle au sein de Public.fr ?
Soraya : Bonjour Michaelle, moi c’est Soraya, j’ai 25 ans et je suis issue de la génération 2.0. Je n’ai pas fait d’études de journalisme à proprement parler, mais des études dans le domaine de l’information et de la communication. Ce sont mes différents stages à Paris, notamment pour le groupe NRJ, qui m’ont ouvert les portes du journalisme. Cela fait désormais plus d’un an que je travaille pour le site www.public.fr en tant que journaliste pigiste. Au quotidien, mon rôle consiste à faire de la veille plutôt orientée people, (presse + réseaux sociaux + agences photos), et à choisir 10 sujets pertinents que je transforme en 10 articles de minimum 1200 signes.

2/ Es-tu seule à t’occuper de la rédaction ou travaillez-vous en équipe?
Soraya : Nous sommes une dizaine dans l’équipe de rédaction, dont quelques stagiaires. Le travail est plutôt individuel, sachant que nos tranches horaires s’étalent de 6h à 23h et donc qu’on commence presque tous à des heures différentes. Cependant, lorsqu’on repère un sujet qui correspond plus à l’un ou à l’autre on lui donne, ou bien quand on observe une faute dans une news on n’hésite pas à le faire remarquer à la personne qui l’a rédigée.

Il y a tout de même pas mal d’entraide entre les rédacteurs, même si pour moi qui travaille depuis mon domicile et non pas au bureau c’est un peu différent. Nous sommes toujours en contact via le chat de la messagerie gmail et tous les sujets du jour sont recensés dans un document (google doc) auquel tout le monde a accès pour qu’il n’y ait pas de doublon.

3/ Tu as occupé différents postes en CM, maintenant tu es journaliste est-ce que les nouvelles générations cumulent divers profils/talents selon toi ?
Soraya : Selon moi être multi-tâches est devenue une qualité indispensable de nos jours, puisqu’il devient très rare de trouver un poste où l’on s’occupera uniquement d’une seule chose. Avoir plusieurs cordes à son arc est évidemment un atout. Par exemple, moi qui n’ai pas été formée dans le domaine de la PAO, je sais que je suis passée à côté d’opportunités parce que souvent les CM sont amenés à créer du contenu visuel pour les réseaux sociaux, (heureusement chez NRJ groupe une équipe de graphistes était en charge de toute cette partie!).
Quand je regarde les personnes avec lesquelles j’ai fait mes études je remarque que nous avons tous eu le même parcours à peu de choses près, c’est à dire que nous avons cumulé plusieurs petits boulots, pas forcément dans la même branche à chaque fois. Donc oui, je pense que les nouvelles générations cumulent divers profils/talents et que souvent, ça s’avère être un avantage.

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4/ Quels sont les réseaux sociaux où vous êtes présents ? Certains sont-ils plus importants que d’autres ?
Soraya : Quand j’étais CM, je gérais plusieurs réseaux sociaux en même temps, (Facebook, Twitter, Instagram, Vine), mais les deux plus importants à l’époque étaient Facebook et Twitter, peut-être aussi parce que la cible visée était assez jeune et concentrée sur ces deux réseaux là.
Mais pour mon poste actuel, je ne m’occupe pas du tout des réseaux sociaux, la seule chose que je fais parfois ce sont des Live-Tweet d’émissions telles que : Danse avec les stars, L’Amour est dans le pré, The Voice ou encore Secret Story. Pour avoir un échange en temps réels avec son « public », Twitter reste pour moi le mieux adapté. Et étant journaliste « people », je pense que c’est aussi le meilleur moyen pour rester informée des derniers faits et gestes des stars grâce à elles-mêmes et aux contenus qu’elles postent, mais aussi grâce à leur fan- base.

5/ Quels outils conseilles-tu pour la gestion des articles et la veille ?
Soraya : Ce n’est pas moi qui suis en charge de la gestion des articles. Je les rédige et les intègre dans le back-office, mais une fois qu’ils sont en ligne je n’ai plus rien à faire, si ce n’est rajouter des photos de temps en temps et/ou pusher telle ou telle news.

En ce qui concerne la veille, nous ne la faisons pas comme on me l’a apprise à l’école, via les flux RSS ou les alertes Google par exemple. Notre façon de faire est beaucoup plus sommaire, on s’aide des applications de la presse people/sportive/d’actualités en autorisant les notifications push sur nos téléphones pour être tenu au courant des dernières informations mais aussi et surtout, en laissant libre court à notre curiosité (qualité indispensable dans ce métier), en « fouinant » le plus souvent possible sur les réseaux sociaux des célébrités et les sites people français, britanniques et américains.

6/ Comment vois-tu l’évolution du journalisme à l’avenir ?
Soraya : Je pense dans un premier temps que la presse web va prendre le dessus sur la presse écrite, si ce n’est pas déjà fait, tout simplement parce que dans mon entourage personne de ma génération ne lit plus le journal, et les magazines ont beaucoup moins la côte qu’avant. Désormais tout le monde, moi y compris, utilise son téléphone ou sa tablette pour se tenir informé.
Je pense par contre que le journalisme web a encore de beaux jours devant lui et surtout que les conditions pour accéder à ce métier ne seront plus aussi strictes qu’auparavant. Les étudiants sortis des grandes écoles de journalisme ne seront plus vraiment considérés comme « l’élite » lors des entretiens d’embauche puisque le modèle du self-made man suscite de plus en plus d’admiration.

Une personne tenant un blog qui sera passée maître dans l’art de la communication sur les réseaux sociaux et se sera constituée une petite fan base aura un profil bien plus adapté pour écrire des articles qui capteront l’attention des lecteurs qu’une personne qui a seulement appris ses cours par cœur et aura eu de très bonnes notes à ses examens.

7/ Un conseil pour quelqu’un qui aimerait se lancer dans une carrière dans le Community Management/Journalisme?
Soraya : Le meilleur conseil que je puisse donner à ce propos c’est d’enchaîner les stages, quitte à en faire des facultatifs pendant les vacances scolaires, et ce dans plusieurs branches du journalisme et/ou du community management afin de trouver la voie qui vous correspond le mieux et aussi de se créer un large réseau de connaissances grâce à vos différentes expériences.

N’oubliez pas qu’avoir les recommandations d’un ex-collègue ou d’un ancien maitre de stage sera un avantage considérable dans ce milieu où la concurrence est très forte et les places assez rares. Ne négligez pas non plus l’anglais, parce que vous serez souvent amenés à prendre des informations sur des sites anglophones et si vous ne parlez pas anglais, cela va vite devenir un handicap pour vous. Et pour finir restez curieux et passionnés par ce que vous faites et vous n’aurez jamais l’impression de travailler.

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